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Durant quelques années, je me suis exclusivement consacré au dessin et j’ai réalisé de longues suites à l’encre de Chine sur papier grand format.

Après un long parcours créatif, ponctué de près de 25 expositions, en groupe ou en solo, j’ai commencé en 2011 un travail en volume qui tient à la fois de la sculpture et de l’installation et qui oscille entre abstraction et « figuration défigurée ».

Les matériaux que j’utilise sont ceux du bâtiment : certains me sont familiers car parallèlement à ma démarche artistique, j’ai travaillé comme menuisier et peintre décorateur. J’emploie principalement le bois, l’acier, le verre synthétique ainsi que des éclairages de type fluo ou led. J’y intègre parfois des éléments collectés dans la nature (branches, racines, plantes…) et des objets manufacturés qui subissent diverses transformations.

Ces pièces s’intitulent Sad song, Tangra, le lièvre de Marx ou encore Master and servant…

Ces titres demandent quelques explications.

Sad song : caisson massif, sombre et lumineux qui diffuse une lumière à la fois douce et froide, qui révèle propressivement des formes et des images incertaines appartenant aux territoires de l’inconscient et de la nuit.

Le lièvre de Marx est une sculpture en forme de fable : ce lièvre, échappé du Pays des Merveilles, a troqué son « s » pour un « x », le plongeant dans une autre réalité…

Pour Master and servant, je suis parti de deux sources : d’une part des prisons imaginaires de Piranèse, d’autre part de l’une des versions d’Hector et Andromaque de Chirico.

Ces œuvres d’époques différentes me semblent en effet intimement liées, pouvant parfaitement dialoguer ensemble.

À ma manière, je souhaite continuer cette histoire en introduisant quelques décalages. Le dispositif que je propose ici est assez simple : une cage-prison en acier sera posée sur un meuble d’atelier mobile, appelé servante…